La vie c’est tout d’abord des rencontres.
Cannes, FIJ 2022. Entre un jeu et un rendez-vous pro, mon téléphone sonne, c’est l’amie et consœur Pauline Detraz : “Simon, viens vite ! Je suis dans les bureaux de Gigamic, on va faire une première partie du prochain jeu que j’ai illustré, avec la chargée de projet et l’auteur ! VIENS TOUT DE SUITE !!!”. Du coup j’arrive et on découvre ensemble le proto définitif d’Akropolis (qui sortira quelques mois plus tard) en compagnie de Pauline, Delphine Brennan, et Jules Messaud, tout jeune auteur (ce qui est son tout premier jeu gagnera, 1 an plus tard, l’As d’Or Jeu de l’année, tout de même !).
La semaine suivante, j’envoie un message à Jules pour lui dire que j’étais ravi d’avoir fait sa connaissance, et que j’ai adoré son jeu, et bonne chance pour la suite. Là, Jules me répond qu’il a beaucoup aimé mon travail sur The LOOP et qu’il se trouve qu’il est directeur artistique chez Oldchap Games (ce que j’ignorais totalement). Il est en train de travailler sur un jeu dans l’univers de Sherlock Holmes et il voudrait savoir si j’aimerais l’illustrer.
Le hasard des rencontres.
Le titre de travail du jeu était à l’époque “Dans les carnets de Watson”. J’ai tout de suite dit à Jules qu’il fallait partir sur une technique traditionnelle, ou en tout cas majoritairement réalisée à la main, ça l’a intrigué : “Tu sais faire ça toi ?” Après 2-3 jeux entièrement réalisés sur informatique, ça me démangeait de refaire du dessin à la main ; il suffisait d’attendre le projet qui s’y prêterait.
Ça été un vrai travail d’équipe avec Jules ! On a passé pas mal de temps à chercher l’équilibre entre spontanéité du dessin (comme dans un vrai carnet de croquis) et lisibilité, qualité première pour une illustration de jeu de société. À plus forte raison quand il s’agit d’un jeu d’association d’idées uniquement basé sur des images. Entre légèreté du trait, qualités d’observation et approximations de dessin assumées, on a trouvé un entre-deux qui nous plaît bien.
Je vous passe les détails du dessin à la plume, du jus de lavis sur une autre feuille par transparence, puis de la colorisation informatique puis ajout de textures de papier (voir le making of ci-contre, mis en musique par les excellents frères Boccara)…
Quelques 168 illustrations plus tard, et une couverture composée par Jules, le jeu désormais renommé “Focus” est né !
Maintenant c’est aux joueuses et joueurs de lui donner vie !
Focus est un jeu diablement malin d’Antonin Boccara et Romaric Galonnier, et c’est pour moi une fierté et un réel plaisir d’avoir travaillé avec la joyeuse bande des Oldchap Games, un grand merci à eux pour leur confiance !